
Il était dix neuf heures cinquante sept. Les rayons du soleil commençaient à disparaître derrière la mer calme, intense. L'obsession de ton regard, l'assonance de tes mots, la décadence du temps présent, m'enfermaient petit à petit dans un monde qui jusque là, n'avait jamais été réellement mien.
Tout mon vécu, mes pensées, ma vie se perdaient dans les vagues de vent qui renforçait l'appréhension à cette accoutumance. Notre relation de soit disant amitié durait depuis quelques mois maintenant. Nous nous étions rencontrés vraisemblablement à cette soirée, rapprochés par l'émotion de la danse.
De temps à autre, en me parlant de toi, tu me regardais, je te répondais par un mélancolique sourire. Je me sentais mal à l'aise vis à vis de ma médiocre compagnie, dépourvue de toute singularité. J'aurais voulu devenir une autre, me sentir belle, me sentir bien. Contrairement à toi, qui étais beau, le regard espiègle, le sourire flatteur, un corps parfait, tout cela pour un esprit rêveur. Je ne pouvais imaginer plus d'une seconde que je pourrais être à toi, et toi, à moi. Les fois où je me surprenais à y penser étaient plus douloureuses que de faire face à la réalité même.
Mes songes étaient réels puisque je les vivais, tout me convainquant que cela ne pouvait que se réduire à de l'utopie, faute de réciprocité, de confiance.
La chaleur rendait l'air agréable; les vagues dansaient au rythme du vent capricieux. La musique que tu avais mise s'harmonisait avec le paysage qui s'offrait à nos yeux. Cette boule de feu rouge qui brûlait de passion, le ciel d'un bleu rêveur et profond, la mer illuminée de milles feux. Dans mon esprit, cela se rapportait à des scènes de films, là où ces personnages vivent plus que la réalité, là où l'impossible n'existe plus. Absurdité. Tu commenças à me charrier, je fis de même, en fin de compte, le tactile prend de plus en plus d'importance. D'un coup, tu te retrouvas allongé sur moi, sans savoir comment. Tu me regardas avec une telle intensité que j'en fus hypnotisée jusqu'à en avoir des frissons. C'est alors que tu commenças à m'embrasser dans le cou, à me faire des câlin, j'étais enfin à toi.
Tes bisous se logeaient dans mon cou puis commencèrent à se déplacer sur ma joue. A ce moment là, tu t'arrêtas, face à moi, nez contre nez. La tension montait encore et encore, les respirations s'accéléraient, mes lèvres mourraient d'envie de se coller aux tiennes. Sans que j'eus le temps de réagir, tu l'avais déjà fait. Jouissance. L'envie de me faire désirée m'envahissait instantanément.
C'est ainsi que la soirée continua, les heures s'écoulant comme si de rien n'était. La l'envoûtement de la séduction ne pouvait que renforçait les moindre désirs. La mélancolie de la magique ivresse, l'avidité amoureuse devinrent peu à peu communes.
Nous étions, là, allongés, le corps à terre, le regard perdu dans l'infini de l'univers.
La jouissance absolue est le fruit d'une passion acharnée.
Another-infinity, Posté le dimanche 12 juin 2011 04:28
BAM LE TEXTE DE LOCO ! je vais mettre le miens sur mon Blog aussi ! mais quelle puissance, ah bravo Anna!